Journée mondiale des réfugiés : l’Ouganda, une hospitalité singulière malgré les difficultés

Établie par les Nations Unies afin de rendre hommage aux réfugiés à travers le monde entier et célébrée chaque année le 20 juin, la journée mondiale du réfugié met en lumière la persévérance et le courage des personnes qui ont été contraintes de fuir leur pays d’origine pour échapper au conflit ou à la persécution.  

Cette journée, c’est aussi l’occasion de favoriser une meilleure compréhension et une plus grande empathie sur le sort des réfugiés et de faire connaître leur résilience alors qu’ils démarrent une nouvelle vie. Le thème retenu cette année est : « De l’espoir loin de chez soi ».

« Nothing about us without us ! »

En Ouganda, cette journée est placée sous le thème « Nothing about us without us », qui peut se traduire par : « Rien ne peut être fait pour nous sans notre engagement ». C’est ainsi que sera célébrée cette journée spéciale, l’Ouganda étant le premier pays africain hébergeant le plus grand nombre de réfugiés.

Ils sont plus 1.500.000 depuis le début de cette année avec la nouvelle crise sécuritaire en République démocratique du Congo.

Zoom sur l’accueil de réfugiés en Ouganda

En RDC, les combats entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise ont déjà poussé plus de 400 000 personnes sur les routes. Depuis mars, plus de 100 000 civils ont trouvé refuge en Ouganda, pays qui compte déjà 1,5 million de réfugiés. Ces chiffres en font le plus grand pays d’accueil en Afrique et, au niveau mondial, le cinquième.

Le camp de réfugiés de Nakivale, à six heures de route de la capitale Kampala, s’étend sur plus de 180 kilomètres carrés. Huitième plus grand camp de réfugiés au monde, c’est là que résident plus de 100 000 réfugiés venus de plusieurs pays : Rwanda, Somalie, RD Congo, Burundi…

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Évènements de sensibilisation à Kampala

Cette année encore, plusieurs organisations créées par des réfugiés vivants en Ouganda se sont réunies pour célébrer cette journée à Kampala. Plusieurs activités sont à l’ordre du jour, dont une marche, des expositions de produits fabriqués par les réfugiés de différentes nationalités, des danses culturelles, des discours, etc.

Plusieurs invités sont attendus, notamment des représentants du gouvernement et des organisations internationales. Ceci sera une grande opportunité pour les réfugiés, ils pourront présenter leurs difficultés quotidiennes au monde entier à travers l’art : des poèmes, des sketches et des danses. D’autant plus que, comme l’année passée, la presse nationale sera aussi au rendez-vous.

Cette journée est une des rares occasions pour un simple réfugié vivant en Ouganda de bénéficier d’une couverture médiatique sans tabou. Toutes les radios et télévisions émettent dans les langues nationales ou en anglais, alors qu’un grand nombre de réfugiés vient de pays francophones. C’était déjà un grand problème pour communiquer lors de la Covid 19… Le fait est que l’on ressent ici un grand besoin de créer un média pour et par les réfugiés.

Enfin, le jour «J»

Nous sommes à Kampala, Makindye. Makindye est l’une des grandes divisions de la ville de Kampala. Sa particularité ? Elle héberge un grand nombre des réfugiés ainsi que plusieurs organisations et associations de réfugiés.

Comme dans plusieurs pays africains, en Ouganda l’accessibilité à l’emploi est presque un cauchemar et la vie pour les réfugiés y est difficile. Alors qu’en est il pour un réfugié qui ne connaît même pas les langues locales, moins encore l’anglais ? C’est ainsi que, pour se prendre en charge, les réfugiés apprennent des métiers pour survivre lors de cette journée mondiale. C’est aussi l’occasion pour des milliers de mamans et jeunes filles réfugiées d’exposer leurs produits.

L’une des contributions des réfugiés et facteur d’intégration, c’est cette culture qu’ils brandissent tout haut, même étant loin de leurs pays. Pour autant, la cuisine congolaise est aussi au rendez-vous. Sur plusieurs tables, on aperçoit du « Sombe », ces feuilles de manioc sont un légume spécial qui ne manque jamais sur la table d’un congolais.